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Sur l'Île d'Oléron, un meunier fait revrivre un moulin à vent artisanal du XVIIe siècle

Le mercredi 14 septembre 2022

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Article extrait du Parisien publié le 09/09/2022

Restauré par les collectivités locales, le moulin de la Brée, au nord de l’île d’Oléron, reprend du service. Un siècle après avoir stoppé son activité, un meunier a été recruté pour produire de la farine locale. Un musée et un espace dégustation viendront compléter ce site patrimonial.

« En une année, nous allons produire autant de farine qu’en une seule journée chez un meunier industriel », assure Didier Dauphin. À 34 ans, il est le nouveau meunier du moulin de la Brée, à La Brée-les-Bains, dans l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Ici, la productivité n’est pas la priorité. Il est question de savoir-faire, d’artisanat, de patrimoine. Ce moulin à vent est inscrit dans l’histoire insulaire, autrefois appelée « L’île aux cent moulins ». Il n’en subsiste aujourd’hui qu’une trentaine, tous dépourvus de leurs ailes. À l’exception donc de cet édifice racheté par la commune de La Brée-les-Bains et la Communauté de communes de l’île d’Oléron en 2012. L’objectif des collectivités est alors de le remettre en activité, tel qu’il fonctionnait un siècle plus tôt.
Après d’importants travaux de restauration mobilisant 17 entreprises pour un coût de 425 000 euros, le mécanisme est reparti de plus belle le 7 septembre, pour une impressionnante démonstration à vide, sous la houlette du meunier. Ce Bordelais d’origine venu s’installer à Oléron il y a cinq ans connaît bien l’île pour y avoir passé de nombreuses vacances. « Puis j’ai habité à côté du moulin de la Brée pendant trois ans, je rêvais de m’y installer et de devenir boulanger », confie-t-il. Didier Dauphin apprend que l’édifice est déjà aux mains des collectivités et s’oriente finalement vers la meunerie traditionnelle, après avoir réalisé des stages en Lozère.

Ouvert au public au printemps 2023
L’artisan a commencé à travailler fin juillet au terme d’un long processus de recrutement. La CdC avait d’abord lancé une procédure de délégation de service public (DSP) qui n’a pas abouti faute de candidat. « Il y avait un investissement matériel important. Nous avons donc changé de modèle et décidé d’embaucher le meunier en tant que salarié de la CdC », explique Joseph Hughes, le directeur général des services (DGS). Seulement trois candidats ont été reçus pour ce poste décroché par Didier Dauphin. « Ses missions seront de faire fonctionner le moulin, fabriquer différentes farines vendues sur place mais également à des boulangers et restaurateurs. L’approvisionnement en blé se fera au maximum à Oléron et dans le département », ajoute le DGS.
Aux termes du contrat, l’objectif est de produire 35 tonnes de farine sur une année. « Nous allons proposer un produit de qualité, avec des farines plutôt complètes, semi-complètes, plus digestes. Le grain passe directement de la meule aux sacs », détaille le meunier. Le site doit ouvrir au public au printemps 2023, avec des rendez-vous sur-mesure organisés pour visiter le moulin, qui ne peut pas accueillir plus de 10 personnes en même temps. Les travaux sont toujours en cours pour réaliser un local de stockage de la farine, un espace de dégustation, un four à pain, un atelier pédagogique et une boutique.